samedi 22 juillet 2017



175 av JC :


En 80 après JC, le Colisée (Colosseo pour les transalpins) ouvre ses portes au plus grand nombre avec une capacité d’accueil de 50 000 à 75 000 spectateurs, digne des plus beaux écrins du foot français. Cet amphithéâtre, destiné à contenter les pulsions sanguinaires du peuple romain, est le plus grand amphithéâtre jamais construit à cette époque. Chef d’œuvre de la Rome impériale, il en est aujourd’hui encore la vitrine de Rome. Après ces courtes lignes de présentation, je me dois de vous raconter l’histoire que j’ai retrouvée lors de mes fouilles archéologiques à Rome. En effet, je suis entré en possession d’une tablette de marbre où le récit d’un homme était narré, son nom : Tiberius. Chose rare avec cette tablette, la totalité (ou presque) était lisible.

Tiberius, jeune homme du IIè siècle après JC, était un gladiateur. Son apogée eût lieu pendant le règne de Marc-Aurèle entre 161 et 180. En effet, ce gladiateur a, semble-t-il, gravi tous les échelons jusqu’à pouvoir se battre régulièrement au Colisée pour le plus grand plaisir du public romain qui adorait le voir terrasser ses adversaires. Il était devenu une véritable « star », tout le monde venait au Colisée pour le voir combattre. Il faut dire que les adjectifs employés pour le qualifier sont très flatteurs « brave », « courageux », « sanguinaire », « doté d’une force herculéenne ». Il devait d’ailleurs jouer de cette légende puisque, selon cette tablette, une peau de lion recouvrait son dos. Pendant 3 ans de jeux, il est resté invaincu, un exploit !!Un jour, alors qu’il combattait vaillamment et qu’il triomphait, l’empereur et sa femme Faustine la Jeune qui selon l’écho de ce temps avait un faible assez prononcé pour les gladiateurs (mais aussi pour les marins, les soldats, les charpentiers …), assistaient aux Jeux. Ils furent si subjugués par sa capacité de combattre et sa virtuosité qu’ils l’invitèrent au palais impérial, l’un des plus grands honneurs accordés aux gladiateurs. Il ne faut pas oublier que les gladiateurs malgré leur réputation n’étaient que des esclaves. Il se rendit donc au palais et la selon la tablette, ce jeune gladiateur a beaucoup plu à l’impératrice. Cette mention ouvre de nombreuses portes à notre imagination. En effet, durant le règne de Commode, le fils de Marc-Aurèle et Faustine, des rumeurs ont émergé, faisant état du fait que Commode n’était pas le fils de l’empereur mais qu’il a été conçu par Faustine et l’un de ces amants : un gladiateur. Se pourrait-il que notre jeune Tiberius soit en réalité le père d’un empereur ? Toutes les hypothèses sont ouvertes désormais.


Notre héros a cependant connu une chute aussi rapide que son ascension. En effet, lors d’un quelconque combat au Colisée comme il en a fait tant d’autres auparavant, Tiberius fut vaincu pour la première fois. Nous avons une description physique assez précise de son adversaire. La tablette fait état d’un gladiateur peu connu mais vigoureux et très rusé qui a marqué les esprits par son accoutrement. Il avait semble-t-il l’équipement classique du gladiateur sauf au niveau du casque. En effet, il n’en portait pas. Il portait semble-t-il un couvre-chef gris où il était inscrit en lettres blanches « Folhousa ». Ce couvre-chef avait aussi une visière plate. Ce gladiateur portait-il une casquette ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, cela a suffisamment marqué le public pour qu’on en fasse part sur une tablette. On a très peu d’indications sur le combat. On sait juste qu’alors que Tiberius a trébuché et s’est retrouvé par terre, fortement affaibli et que le public réclamait la pitié avec leurs pouces en haut, Marc-Aurèle a baissé son pouce, signifiant la mort de Tiberius. Avait-il appris l’infidélité de sa femme ou était-ce son inflexible code de l’honneur qui commandait son geste ?


Pano